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Salon du végétal Différentes clés pour Fa Si La jardiner

Les concepts prêts à poser se développent pour répondre à une nouvelle clientèle qui souhaite un effet immédiat sans effort (ici, la gamme Déco graphique de Kerisnel). De multiples pistes s'ouvrent à la filière pour faciliter le jardinage, il suffit « d'unir nos efforts », estime Benoît Ganem.

Cinq représentants de la filière ont confronté leurs points de vue sur le jardinage facile lors d'une table ronde organisée le mardi 20 juin.

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Faciliter le jardinage pour de nouvelles générations de consommateurs dont les connaissances sur le sujet sont de plus en plus restreintes : oui... mais comment ? La thématique du Salon du végétal, « Fa Si La jardiner », témoigne bien de ce constat réalisé par la filière, et de sa volonté d'y répondre. Les conférences tout au long des trois jours ont tenté d'apporter des solutions, tandis que la table ronde organisée le mardi soir, juste avant la remise des prix Innovert, a confronté les points de vue de cinq représentants de la filière : Benoît Ganem, président de Val'hor ; François Félix, président de la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) ; Dominique Douard, président de la Société nationale d'horticulture de France (SNHF) ; Patrick Abadie, représentant de la Fédération nationale des métiers de la jardinerie (FNMJ) ; et Alain Delavie, président d'Innovert.

Des freins au jardinage...

Accessible, qui ne découragera pas le client, racontant une histoire, avec une garantie de résultat : telle est en gros l'image idéale de la plante facile, décrite par les intervenants. Elle doit permettre de recruter une nouvelle cible de jardiniers néophytes. Il ne faut toutefois pas oublier les autres clients et répondre aux différents niveaux d'expertise. D'autant plus que « même les générations futures sont capables de se donner des exigences si on leur promet une belle histoire, précise Benoît Ganem. Quand les gens ont une passion, ils trouvent le temps et se donnent du mal, comme en cuisine ou en bricolage. » Pour initier cette passion, il faut donner envie, avec des émissions comme « Mission : végétal ». « Rappelons, insiste Benoît Ganem, que le végétal est un des seuls produits dont la valeur augmente avec le temps ! » Patrick Abadie ajoute : « Les personnes qui n'achètent pas de plantes, n'y sont pas forcément réfractaires. La première raison est qu'elles manquent de temps, il faut donc leur trouver des solutions. La deuxième raison est qu'elles ont peur de ne pas y arriver. » Un troisième frein, mentionné par Dominique Douard, est la sollicitation par d'autres loisirs, des consommateurs qui par ailleurs n'ont parfois pas envie de « travailler » dans leur jardin. Alain Delavie confirme un intérêt persistant des gens pour le jardinage, même si certains repères ont changé : un désintérêt pour les plantations d'automne, avec par conséquent un décalage des saisons, par exemple.

... Et des solutions

Quelles sont donc les solutions pour accrocher une nouvelle cible en quête de jardinage facile ? « La garantie de résultat immédiat se traduit en production par l'offre de plantes finies, de plus grandes dimensions, prêtes à poser », remarque François Félix. Les certifications, comme le Label rouge, permettent de rassurer quant à la réussite de la plantation. Il faut proposer de l'immédiateté (un effet instantané, une réponse directe) et de la simplicité à la fois de mise en oeuvre et d'usage. Cette simplicité n'est que la première étape : pour les débutants qui ont franchi le pas et ont envie d'aller plus loin, des outils d'aide interviennent (Hortiquid de la SNHF, site Jardiner autrement, newsletter, e-coaching...).

La recherche de la facilité d'entretien se traduit depuis quelques années par une évolution du jardin, avec une réflexion dès la conception, des choix d'essences adaptées (moins poussantes, plus résistantes, au feuillage persistant...), des surfaces minérales en augmentation, la systématisation du paillage, l'arrosage intégré, les robots de tonte... Le digital facilite certaines tâches. Si ces approches permettent de modifier l'image du « jardin labeur », il ne faut pas oublier la dimension « plaisir », en proposant des végétaux parfumés, savoureux, des ambiances pour des espaces récréatifs et conviviaux... « Satisfaire le client "moderne", c'est lui apporter des solutions végétales à différents usages », insiste Patrick Abadie, lui parler des services rendus par les plantes plutôt que de diverses nuances de coloris.

Faut-il pour autant se contenter de répondre à la demande du client, quitte à parfois être pris à contre-pied, comme l'affirme Dominique Douard ? Benoît Ganem défend plutôt un marché de l'offre, dans lequel les professionnels doivent être force de proposition, en travaillant l'innovation et la recherche : « À nous de prendre en main notre destinée. » Et pour cela, la solution, cette fois-ci, semble simple : « Unir nos efforts, mutualiser les moyens. »

Valérie Vidril

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